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06/11/2022
Pluie de records et de sourires

La neuvième édition du MAIF Ekiden de Paris a été marquée par un déluge de records et une densité inégalée aux avant-postes, malgré les trombes d’eau qui se sont abattues sur la capitale dimanche matin. La team adidas s’est emparé du record de France masculin, en 2h04’40’’, alors que le Pays de Fontainebleau Athlétisme a amélioré la meilleure performance de tous les temps d’un club, en 2h05’10’’. Côté championnats de France, l’AS Saint-Julien 74, Alès Cévennes Athlétisme et l’Athlé Bocage Vendée ont, respectivement, été sacrés chez les femmes, les hommes et en mixte, avec d’excellents chronos à la clé. Au-delà des équipes élite, le marathon en relais organisé dans les rues de la capitale a obtenu un joli succès populaire, avec près de 1500 équipes au départ.

« C’est vrai qu’il pleuvait un peu, mais c’est agréable pour le demi-fond, ça nous rafraichit un peu. » Les victoires ont le don d’adoucir les difficultés, comme l’illustrent les mots de Valentin Gondouin. Dernier relayeur de la team adidas (Schrub, Choquert, Kardous, Chahdi, Anselmini, Gondouin), le prometteur normand avait presque envie de faire durer le plaisir. Jusqu’à freiner un peu avant la ligne d’arrivée pour commencer à fêter une victoire acquise de haute lutte. Une célébration qui n’a pas empêché son équipe, portée notamment par un Hassan Chahdi de gala (28’54 sur son 10 km), de faire tomber, en 2h04’40’’, le record de France qui était détenu par l’équipe nationale depuis 1996.
Les fondeurs du Pays de Fontainebleau Athlétisme (Tixier, Frère, Guidicelli, Carvalho, Frénoy et Sénard) ont offert une belle résistance, même privés de Louis Gilavert. Avec entre autres des Mehdi Frère et Florian Carvalho très tranchants, ils ont coupé la ligne d’arrivée en 2h05’10’’. Jamais un club français n’était allé aussi vite sur la distance. « On partait avec un collectif fort et un esprit de combattants, confiait Antoine Sénard à l’arrivée. On est très contents de ce résultat, on va bien le fêter. Ça fait 2 ans qu’on n’arrive pas à concrétiser nos objectifs en cross. Là, c’était le premier événement où on pouvait enfin être presque tous alignés. On s’entraînait tous ensemble à une époque, alors on se connait bien. Au-delà du maillot, il y a de l’amitié entre nous, ça nous porte à nous dépasser et à aller chercher des records. »

Des larmes et des coéquipières survoltées

Des vertus collectives qui décuplent les émotions, comme celles de Charlyne Buquet, ultime relayeuse de l’Athlé Saint-Julien 74 (Tassion, Delanis, Claret, Chepleting, Poncet, Buquet), le club sacré champion de France chez les femmes en 2h29’34’’. L’athlète née en 1990, licenciée depuis seulement une saison, a fondu en larmes après ses 7195 mètres, vite rejointe par ses coéquipières survoltées. « C’étaient mes premiers championnats de France, je ne cours pas depuis très longtemps, soufflait-elle. Partager cette première place avec une équipe, c’est complètement dingue. Il ne fallait rien lâcher car les filles m’avaient placée en première position. C’est pour vivre des moments comme celui-là que j’ai rejoint un club. Et puis terminer sous la Tour Eiffel, c’est grand ! »
Des titres, Freddy Guimard en a déjà décroché un petit paquet. Notamment sur l’ekiden, où son club, Alès Cévennes Athlétisme (Guimard, D. Gras, Samson, M. Gras, Kaddour, Ben Lkhainouch), a pris la bonne habitude de truster la première place chez les hommes. Bis repetita dans les rues de la capitale, avec une troisième place au scratch mais une première au classement des France, en 2h05’58’’, record des championnats, alors que l’or chez les masters (M1 et +) est revenu au CJF Saint-Malo en 2h18’47’’ (Lavergne-Calcinelli, Lucand, Eveillard, Hamon, Morille, Paillart). « Cette course nous plait pour l’esprit d’équipe, rappelait Freddy Guimard à la descente du podium. Elle motive tout le monde. Pour nous, une médaille d’or sur l’ekiden est aussi importante qu’en cross, sur 10 km ou semi. »

Des clubs attachés à l’ekiden

Un attachement partagé par l’Athlé Bocage Vendée (Chapelotte, Rageot, Violleau, Guillard, Picard, Piquart), qui a fait de l’épreuve mixte sa spécialité depuis quatre ans, avec quatre podiums dont une troisième victoire consécutive ce dimanche. Dans un chrono de 2h14’31’’, soit la meilleure performance française de tous les temps dans cette catégorie encore assez récente. « On a déjà des équipes femmes et hommes en cross ou sur semi, le mixte nous permet de nous retrouver et aussi de sortir un peu du lot, détaille l’internationale Valentine Chapelotte, au discours engagé. C’est dans notre culture. On est un collectif dans lequel personne n’est plus important que l’autre. On a souvent tendance à mettre en avant les équipes masculines dans le sport de haut niveau. Promouvoir la mixité, c’est faire évoluer cet état d’esprit. »

Une débutante trempée et heureuse

Ces valeurs de solidarité, d’égalité et de dépassement de soi : on les retrouve à tous les étages du MAIF Ekiden de Paris. C’est ce qui fait la force de cette course, où chacun, du médaillé européen Yann Schrub au débutant disputant la première compétition de sa vie, peut trouver sa place. Justement, voici Iliana, 19 ans, étudiante menue et souriante venue avec une trentaine de ses camarades de l’école d’ingénieurs du pôle Léonard de Vinci et membre de l’équipe des ‘’Gabs’’. « Quand on m’a dit que j’allais faire 5 km, je me suis dit que j’allais terminer au moins les deux derniers kilomètres à pied, rigolait-elle, trempée des pieds à la tête, en faisant la queue au ravitaillement situé sur le stade Emile Anthoine, lieu d’arrivée et épicentre de la course. Mais avec l’adrénaline, je ne me suis même pas rendu compte que ça passait et j’ai couru tout du long. Je ne voulais pas décevoir mon équipe, c’est chaud d’être la seule à marcher pendant que tous les autres se défoncent. »
Si les étudiants étaient nombreux au bord et sur le parcours, les salariés de sociétés l’étaient encore davantage, avec plus de 500 collectifs engagés au titre du pack entreprises. « Courir ensemble permet de se voir en dehors du travail, soulignait Marie, responsable formation dans le secteur bancaire. Ça crée de nouvelles relations et on se challenge entre équipes. Ça met une ambiance sympathique, d’ailleurs, on va déjeuner tous ensemble après la course. »

Encore un record en 2023 ?

« Le MAIF Ekiden de Paris nous permet de créer des liens avec le monde de l’entreprise », prolongeait André Giraud, heureux président de la FFA après cette neuvième édition à laquelle 1466 équipes, soit plus de 8000 runners, ont pris part. De quoi, après cette année à records, en espérer au moins un nouveau dès l’an prochain : celui de la participation, avec 1600 collectifs engagés à dépasser. « Avoir eu autant de participants dès 2022 est encourageant, se félicite le dirigeant. Après la crise sanitaire, on se posait des questions. Mais on s’est rendu compte que les grandes épreuves populaires ont retrouvé leurs coureurs. » Une catégorie à laquelle appartient aujourd’hui le MAIF Ekiden de Paris.

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